Sélection des espèces d’arbres au Canada

Brown leaf
Rédigé par: Amber Brant,

Reforest Canada Collective

- https://reforestcollective.ca/fr-ca
Rédigé par: Ron Laverdiere,

Solutions environnementales de TELUS

- https://www.telus.com/fr/social-impact/caring-for-the-environment/restoring-nature

Introduction 

Quels sont les critères à prendre en compte pour sélectionner les espèces les mieux adaptées à un site dans le cadre d'un projet de plantation d’arbres? La réponse : de nombreux facteurs entrent en jeu. En effet, la sélection des espèces peut bien sûr devenir une routine à force de réaliser régulièrement des projets similaires. Cependant, même les entreprises expérimentées ont tout intérêt à revenir aux fondamentaux lorsqu'il s'agit de choisir des espèces. Par ailleurs, il est essentiel de se tenir informé des tendances en matière de changement climatique et des stratégies permettant d'adapter les espèces. 

Dans quel but restaurons-nous le site en question? 

Tout projet de plantation d'arbres réussi commence par cette question fondamentale : pourquoi restaurons-nous ce terrain? Le choix des espèces ne se résume pas à sélectionner les espèces disponibles ou préférées; en fait, il s'agit d'aligner les espèces d'arbres sur la vision du propriétaire foncier, l’environnement et les objectifs écologiques ou culturels plus larges. Que le projet vise à améliorer la biodiversité, à créer de l'habitat, à restaurer le couvert forestier ou à générer des revenus futurs, le choix des espèces doit soutenir le résultat souhaité. 

Il faut donc se poser les questions suivantes :  

  1. Qui est le propriétaire foncier ou le client? 
  2. Quel est le résultat souhaité du projet? 
  3. Quelle est la capacité d'entretien et d'aménagement après la plantation? 
  4. Comment les valeurs culturelles, les usages traditionnels ou les priorités de la communauté influencent-ils le résultat souhaité? 

Ensuite, le projet de plantation peut prendre différentes formes. En effet, le choix des espèces est une démarche qui commence par la base. Ainsi, avant de décider quoi planter, déterminez d'abord l'objectif de votre projet

Comprendre le client et définir les objectifs 

Chaque propriétaire foncier poursuit des objectifs qui lui sont propres et dispose de capacités physiques, de compétences, d'une expérience et de projets à long terme variables. Pour cette raison, il est essentiel de bien communiquer avec le propriétaire avant de planifier tout projet. Lorsque le but est de favoriser la biodiversité, l'éventail des options est plus large et il est possible d'utiliser différentes espèces qui se complètent, notamment des arbustes et des plantes herbacées qui favoriseront l'établissement de la forêt. Si les arbres ne reçoivent que peu ou pas d'entretien après la plantation à l'avenir, il convient de tenir compte de cet élément dans votre plan de plantation. En outre, choisissez les espèces d'arbres ayant les meilleures chances de prospérer face aux espèces concurrentes, ou discutez des possibilités de faire appel à de l'aide. Par exemple, les feuillus exigent généralement davantage de préparation du site et d'entretien après la plantation que les conifères, ce qui influera nécessairement sur le choix de l'espèce. De même, si l'on ne recourt pas aux herbicides chimiques, cela influencera également le choix des espèces d'arbres à planter (c'est-à-dire que l'on doit procéder en tenant compte de la concurrence présente). 

Tenir compte du terrain  

Bien que cet article se concentre principalement sur la plantation d'arbres sur des terrains privés, il est utile de décrire brièvement le processus de plantation d'arbres sur des terrains publics, notamment pour l'industrie et la remise en état. Dans le secteur forestier, les forestiers professionnels agréés (FPA) qui réalisent des projets en vertu de permis d’intervention forestière sur des terres publiques (par exemple, les accords de gestion forestière [FMA] en Alberta) sélectionnent les espèces d'arbres à bois d'intérêt commercial en fonction de la classification des terres et de la réglementation en vigueur. Le processus varie d'une province à l'autre. Dans le secteur de la remise en état des terres, la sélection des espèces est généralement effectuée par des conseillers en environnement qui disposent souvent d'une plus grande liberté pour planter des espèces qui ne sont pas toujours considérées comme marchandes. Dans ce cas, l'objectif est de respecter les politiques environnementales visant à ramener la forêt à son état d'origine avant tout développement ou perturbation. Si les conditions de remise en état sont remplies, un certificat de remise en état est délivré et le projet est terminé. 

Sur les terres privées et autochtones, il existe un éventail encore plus large de possibilités de choix d'essences. Le propriétaire foncier privé dispose en effet d'une plus grande marge de manœuvre pour orienter le résultat vers ses propres objectifs, qu'il s'agisse de restaurer la couverture forestière historique, de contribuer à l'habitat, d'améliorer ses conditions de vie en plantant des arbres ou encore de valoriser son terrain en vue de la création d'un produit ou d'un service. Les développeurs de projet qui servent d'agents pour atteindre les objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) des entreprises sélectionnent souvent des espèces qui produiront des avantages environnementaux significatifs tout en répondant aux objectifs de plantation d'arbres du propriétaire foncier. Dans le cadre de ces projets, l'établissement de la forêt est généralement axé sur la conservation à long terme et les objectifs environnementaux, plutôt que sur la valeur commerciale. 

Système de classification des terres au Canada 

On ne peut évoquer la sélection des espèces sans aborder la question de la classification des terres au Canada. En général, les écosites sont dérivés de l'écozone, de l'écoprovince, de l'écorégion et de l'écodistrict selon le système de classification écologique des terres (CET) du Canada, qui décrit les terres ayant des attributs physiques durables similaires. Par exemple, l'écozone des plaines boréales comprend trois écoprovinces qui se décomposent en écorégions, écodistricts et écosites. D'une manière générale, l'écozone des plaines boréales convient aux épinettes blanche et noir, au pin gris, au mélèze laricin, au bouleau blanc, au peuplier faux-tremble et au peuplier baumier. L’écodistrict, quant à lui, permet d'obtenir les informations les plus détaillées sur la présence d'espèces en fonction du sol et d'autres caractéristiques physiques de la région.  

La Classification canadienne des écosystèmes forestiers  (CCEF) a elle aussi été employée dans une certaine mesure à travers le pays comme complément du système CET au niveau des peuplements, afin de décrire les caractéristiques écologiques d'un peuplement forestier et d'en orienter l'aménagement. En pratique, ils parviennent à la même description de l'écosite. Certaines provinces disposent de leur propre système de classification des écozones, comme les zones biogéoclimatiques de la Colombie-Britannique

Commencez donc par examiner les écorégions, ou le plus vaste classement des terres de la province dans laquelle vous intervenez, afin d'obtenir une liste précise des espèces ayant démontré de bons résultats après la plantation dans la région. En effet, selon les différents systèmes de connaissances d'une région donnée, certaines espèces sont susceptibles de prospérer après la plantation. Il est donc essentiel d'avoir cette liste d'espèces régionales en main avant de visiter le site, afin de garder l'esprit ouvert à toutes les possibilités.  

Au fur et à mesure que l'on passe de l'écorégion au contexte local, la liste des espèces devient de plus en plus restreinte. Enfin, la visite du site vous permettra de réduire encore davantage votre liste finale d'espèces pertinentes. N'oubliez pas que les disponibilités des pépinières varient d'un bout à l'autre du pays. Il est donc judicieux d'évaluer d'abord l'adéquation des espèces à votre site à partir de l'ensemble des options et de déterminer celles qui ont le plus de chances de réussir sur le site, compte tenu des conditions. Ensuite, classez-les comme premier, deuxième et troisième choix en cas de pénurie ou de baisse des stocks de certaines espèces. Cette approche est utile pour s'assurer que toutes les options sont envisagées à l'avance. 

Succession écologique 

Au moment de choisir les espèces, prêtez attention aux régimes de régénération naturelle sur des sites similaires dans la région où vous intervenez. Par exemple, qu'arrive-t-il au site après une perturbation si on n'y intervient pas? L'une des meilleures façons de comprendre quelles espèces conviennent le mieux à une zone particulière est de rester à affût des nombreux facteurs qui favorisent l'établissement d'une forêt vigoureuse et d'identifier les tendances communes.  

Techniquement parlant, la plantation d'arbres devrait imiter le processus naturel de colonisation et d'établissement des espèces pionnières sur un site, mais ce n'est pas toujours le cas dans la pratique. Par exemple, il est possible, dans le cadre de nombreux projets, de planter des espèces de fin de succession et tolérantes à l'ombre avec beaucoup de succès si l'on dispose d'une prescription et d'un plan d'entretien adéquats.   

Le pin blanc, l'épinette blanche et le chêne sont trois exemples d'essences de milieu ou de fin de succession couramment utilisées dans les projets de reboisement au Canada. Comme il ne s'agit pas d'espèces pionnières, leur croissance peut être plus lente dans les champs ouverts.  Néanmoins, l'un des avantages du recours à des essences de fin de succession et tolérantes à l'ombre est que la future forêt a déjà une longueur d'avance pour inclure la diversité d'essences qui seront naturellement présentes dans le milieu. En effet, vous accélérez le processus d'établissement de la forêt et vous contribuez à assurer sa trajectoire future.  

Considérations propres au site 

Il est particulièrement utile de faire une promenade en forêt et d'être attentif aux arbres qui se sont implantés naturellement, avec ou sans l'influence de l'homme. Le fait de parcourir avec attention le site envisagé peut fournir beaucoup d'informations sur les arbres qui y pousseront le mieux. Tout d'abord, il convient de prêter une attention particulière aux arbres qui poussent dans les zones plus élevées et bien drainées, ainsi que dans les zones plus basses qui sont sujettes aux inondations saisonnières. Ensuite, il convient d'essayer de comprendre pourquoi une espèce donnée se développe bien dans ces zones.  

En effet, les arbres constituent des indicateurs qui nous renseignent sur les conditions de croissance (au-delà de la teneur en eau) qui existent à la fois en surface et sous la surface du sol. Dans le nord de l'Alberta, par exemple, les principaux arbres à feuilles caduques sont le peuplier faux-tremble et le peuplier baumier, dont la présence sur un site peut nous en apprendre beaucoup. Ainsi, la présence de peuplier faux-tremble sur un site indique généralement un sol plus pauvre (plus de sol minéral, moins de sol organique). En comparaison, la présence de peupliers baumiers indique un sol plus riche (plus de matière organique mélangée à un sol minéral). Parcourir le site nous permet de voir quelles sont les espèces naturellement présentes. Cela nous permet également d'établir un plan de collecte de graines et d'autre matériel végétal qui peut servir à propager des arbres pour le site envisagé.  

Commande de matériel de pépinière

Une fois que la quantité et la combinaison idéales d'espèces pour un site sont déterminées, l'étape suivante consiste à prendre contact avec les pépinières locales pour connaître leur disponibilité, les espèces qu'elles peuvent fournir et celles qu'elles peuvent cultiver (si vous décidez de collecter et de leur fournir des semences). Vous pouvez également consulter les banques de semences provinciales, où l'on trouve généralement des espèces à valeur commerciale, comme l’épinette, le pin et le sapin, en grandes quantités. Les espèces « spécialisées » qui n'ont pas de valeur commerciale ne sont pas aussi facilement disponibles. Dans ce cas, il convient soit d'ajuster les attributions de sites, soit de faire collecter des semences appropriées. Cela dit, il convient de mentionner qu'il peut être difficile d'entreprendre une collecte de semences sur mesure. En outre, la culture de ces semences pour en faire du matériel de plantation peut également poser des problèmes de calendrier.  

Il est essentiel d'étudier les méthodes de propagation des différentes espèces idéales afin d'identifier les meilleures options. Certaines espèces sont facilement disponibles sous forme de graines, d'autres se récoltent avec peu ou pas de risques et d'autres encore peuvent être cultivées à partir de matériel génétique. En y consacrant du temps, de la patience, de la persévérance et en ayant accès à des ressources, on peut développer de manière créative des procédures permettant de produire le matériel de plantation idéal pour presque toutes les espèces.  

White spruce cones collected during a mast year (every 5-7 years)

Cônes d'épinette blanche collectés lors d'une année de <<masting>> (tous les 5 à 7 ans).

Possibilités de collecte de semences 

Bien que les périodes de collecte de semences et de matériel végétal varient considérablement, il convient de noter que ces possibilités existent souvent à proximité du site de plantation. Ainsi, si l'on souhaite planter une espèce difficile à trouver, mais présente sur le site ou à proximité, il est possible de récolter les graines localement et de produire un matériel de plantation tout à fait adapté. À chaque arbre correspondent un calendrier et une méthode de récolte et de propagation des graines. Il s'agit en fait d'un sujet vaste et complexe, mais c'est aussi l'un des processus les plus naturels qui soient, avec des racines culturelles profondes. 

On peut apprendre à collecter les graines soi-même, engager des membres de la communauté locale ou trouver une organisation spécialisée pour offrir son expertise. Dans tous les cas, il s'agit d'un élément important pour boucler le cycle naturel le plus fondamental : la reproduction. Comme indiqué précédemment, le processus d'attribution des arbres sur les terres de la Couronne exige que les protocoles appropriés soient suivis et que les semences soient enregistrées auprès du gouvernement provincial.  

Certaines espèces produisent des graines de manière irrégulière en termes d'intervalle et de quantité, ou la période de récolte peut être très courte. L'épinette blanche, par exemple, se caractérise par une production de graines irrégulière lors des années de <<masting>> (tous les 5 à 7 ans), caractérisées par des événements périodiques de forte production de graines en réponse naturelle aux influences de l’environnement. L'épinette blanche étant couramment utilisée comme arbre à valeur commerciale dans le secteur forestier, de grandes collectes sont effectuées pendant les années de grande production de graines et stockées dans des banques de semences en vue d'une propagation annuelle. Le peuplier baumier est une autre espèce très appréciée, en particulier pour les projets de plantation centrés sur le GSE sur des terrains privés. Cette espèce a tendance à produire des graines de manière irrégulière et peut poser des problèmes de stockage. En raison de la durée de conservation plus courte des graines, l'espèce est multipliée à partir de boutures de première année prélevées pendant la période de dormance. Ces boutures sont ensuite enracinées dans une motte de terre et plantées en été ou en automne.  

Shatki tree map

Tree Map de Shakti 

Toujours à propos de la collecte de semences, il convient de noter que Shakti by TELUS a mis au point une fonction interactive interne, la Shakti Tree Map, basée sur la carte des zones de semences du gouvernement de l'Alberta. Cet outil a été créé pour faciliter la planification et l'attribution d'arbres cultivés à partir de semences indigènes (Catégorie 11) et de semences provenant de vergers à graines (Catégorie 22) dans l'ensemble de l'Alberta. L'outil permet à l'utilisateur de rechercher des sites en se basant sur les coordonnées GPS ou sur l'Alberta Township System (ATS), de sélectionner la couche de la zone de semences et de choisir sa carte de base. Il offre de nombreuses possibilités pour faciliter la sélection de la bonne source de semences. 

​​​Intégration du savoir local et autochtone 

Lorsque des questions se posent sur la sélection des espèces, le type de stock ou les méthodes de collecte des semences, nous recherchons souvent des sources locales et diverses de savoir écologique traditionnel (TEK), autochtone ou professionnel. Les agriculteurs de la région, par exemple, évoluent en pleine immersion dans leur environnement et peuvent donner des indications sur les performances des espèces qui sont souvent plus fiables que celles obtenues lors d'une simple visite sur le terrain. De même, les professionnels de la sylviculture passent leur temps à marcher dans la forêt et ont souvent une expertise approfondie à offrir sur la manière de combiner différents éléments forestiers pour la région locale. 

Le savoir autochtone est ancré dans le lien spirituel et réciproque avec la Terre et a toujours été une ressource inestimable pour comprendre les relations entre les écosystèmes forestiers. La consultation des détenteurs de savoir autochtone sur la sélection des espèces offre donc de précieuses perspectives. Cette expertise peut aider à déterminer comment combiner au mieux les éléments de la future forêt. Le rôle des arbres est également profondément ancré dans les contes et autres traditions orales autochtones. Souvent, la motivation pour planter des arbres est liée à la cérémonie et aux relations culturelles, plutôt qu'à l'amélioration des caractéristiques physiques de l'environnement. En effet, dans ces systèmes, les différents types d'arbres, de plantes et d'animaux sont liés entre eux et relient l'écosystème dans son ensemble. Les bienfaits que la Terre procure à la communauté sont respectés et appréciés à un niveau plus profond que celui de la perspective occidentale de la gestion des ressources. 

Consulter les détenteurs du savoir autochtone sur leur relation avec la forêt peut être le point de départ d'un partenariat durable. Les détenteurs du savoir souhaitent que les forêts et les paysages restent productifs et durables afin de préserver leur culture, leurs traditions et leurs moyens de subsistance. Leur donner la possibilité de contribuer de manière significative au choix des essences dans les projets de plantation d'arbres peut également apporter d'autres avantages et ouvrir de nouvelles perspectives pour la planification, la mise en œuvre (plantation) et la gestion à long terme du projet. 

Espèces introduites et espèces en péril

Lors de la sélection des espèces pour un site, il convient également de tenir compte des arbres figurant sur la liste des espèces envahissantes. Tenez également compte de celles qui, selon les experts locaux, se propagent dans les communautés végétales voisines. Tout comme il est important de consulter les détenteurs du savoir local pour déterminer les espèces qui conviennent le mieux à un site donné, il est également impératif de consulter les détenteurs du savoir autochtone, les agriculteurs, les forestiers, les gestionnaires fonciers et les autres parties prenantes au sujet des habitudes d'une espèce donnée, par exemple comment elle s'établit dans une communauté végétale et si elle présente des caractéristiques envahissantes ou adventices. En plus de discuter avec les membres de la communauté locale, il est fortement recommandé de se tenir au courant des listes et registres provinciaux d'espèces envahissantes afin de prendre les meilleures décisions en matière de sélection des espèces. 

Historiquement, des espèces non indigènes ont été plantées dans tout le Canada comme arbres d'ornement ou dans le but de surmonter les mauvaises conditions environnementales telles que la perte de structure du sol et la désertification. Certaines espèces introduites se naturalisent et ne présentent pas de risque pour les écosystèmes locaux (par exemple, l'épinette de Norvège s'est largement naturalisé en Ontario), mais d'autres deviennent envahissantes et se propagent dans les écosystèmes indigènes voisins, menaçant ainsi la santé de l'écosystème de la région. Avant d'introduire une espèce non indigène dans l'écosystème, demandez à un forestier local ou aux gardiens des savoirs traditionnels de la région si l'espèce est de nature invasive. Pour plus d'informations sur les espèces envahissantes dans la région où vous plantez des arbres, consultez les autorités locales et les ressources des ONG. La Coalition canadienne pour la réglementation des plantes envahissantes fournit des listes complètes de plantes envahissantes au Canada, qui vous permettent de consulter les ressources provinciales en matière d'espèces envahissantes.

Si vous envisagez d'intégrer une espèce en péril dans votre prescription de plantation, n'oubliez pas de consulter la stratégie de rétablissement de l'espèce en question. Il est important de s'assurer de la provenance et de la qualité des semences utilisées pour l'établissement des espèces en péril afin que la population soit soutenue conformément aux meilleures pratiques.

Conclusion 

Le choix des bonnes espèces d'arbres pour les projets de plantation au Canada, c'est un processus complexe qui demande de bien réfléchir à des éléments comme la classification des terres, la succession écologique et les caractéristiques du site. Il faut toujours suivre de bons principes écologiques, viser la durabilité et respecter les objectifs spécifiques du propriétaire foncier ou de l'organisation. 

En suivant une approche structurée, qui commence par la compréhension du site et de ses antécédents écologiques, l'intégration du savoir autochtone et local, la prise en compte de la disponibilité des plants en pépinière et la planification de l'entretien futur, les projets de plantation d'arbres peuvent créer des forêts résilientes, diversifiées et durables. L'utilisation de cartes des zones semencières et des modèles de régénération naturelle facilite encore davantage la sélection des espèces, garantissant ainsi que les arbres sont adaptés à leur site de plantation et peuvent prospérer avec un minimum d'intervention. 

Enfin, compte tenu de la complexité du changement climatique et des nombreux facteurs en jeu, l'adage « le bon arbre au bon endroit » dépend désormais fortement du contexte et de la région. En effet, une grande partie de notre travail en tant qu'experts en plantation d'arbres consiste en essais et erreurs, mais avec les bons outils et le bon savoir-faire local, nous pouvons maximiser les chances de réussite des projets de plantation.